Le contenu de cet ouvrage dépasse le cadre des traditionnels ateliers d’écriture puisqu’il s’agit d’un travail de recherche et d’écriture tenté par cinq classes du collège Pierre Adt de Forbach, en Lorraine, sous la direction de l’auteur Anne Pouget-Tolu.
Savez-vous que l’heure et la semaine de sept jours sont nées en Egypte ? Et pourquoi la bibliothèque d’Alexandrie a été incendiée ? Connaissez-vous l’origine de la monnaie et du dinar ? Savez-vous pourquoi les chiffres arabes ont supplanté les chiffres romains dans le monde ?
Après un travail de recherche collectif sur le monde arabe et le Moyen Age, les auteurs en herbe se sont mis à l’ouvrage : l’on passe ainsi de l’explication des cinq piliers de l’Islam au Ramadan, des merveilles du monde au jeu d’échecs, des contes des mille et deux nuits à l’astrolabe…

Au travers des textes présentés, nous découvrons ainsi toute la splendeur d’une civilisation millénaire à laquelle nous devons tant.
Puisse cet ouvrage collectif réconcilier l’occident avec le monde arabe et conduire à davantage de compréhension, d’échange et de tolérance…

Le jeu d’échecs fit le tour du monde. En étudiant les pièces, on peut se poser les questions suivantes : mais que vient faire un fou dans un jeu d’échecs ? Une reine ? (les femmes ne font pas la guerre et ne sont jamais sur un champ de bataille !) Et les tours ?
L’explication est la suivante. Les pièces au départ étaient constituées par :
- les pions : ce sont les soldats, les mameluks ;
- le cheval : le cavalier ;
- le roi ou sultan, est la pièce maîtresse du jeu ;
- les tours : elles étaient placées sur le dos des éléphants et permettaient au roi ou aux nobles de voyager à l’abri du soleil. Elles suivaient donc le sultan ou le roi sur le champ de bataille ;
- la reine, en fait, n’est pas une femme. Elle représente le général en chef, le vizir, dont la prononciation fizr devient fiers puis fers, devenant vierge dans la prononciation européenne, lorsque le jeu s’est répandu. Elle devint ensuite dame ;
– le fou : représente l’officier ou alfil. Là encore, lorsque le jeu se répand, alfil se transforme en afil, fil puis fol, mot qui en France veut dire fou.

Il y a deux ans de cela, j’avais été conviée par le directeur d’une école primaire afin d’évoquer mon métier d’écrivain.
Dans la cour de récréation, deux élèves se malmenaient et l’un d’eux a craché sur l’autre en le traitant de « sale arabe ».
Historienne, travaillant particulièrement sur la période des croisades, j’ai eu envie de dire à cet élève : « Mon pauvre ! Si tu savais tout ce que tu leur dois, aux Arabes ! »
Lorsque le collège Pierre Adt m’a invitée à animer des ateliers d’écriture, j’ai eu l’idée de revenir sur ce thème...
J’ai donc proposé un voyage dans le temps aux élèves de cinq classes de cinquième, afin de faire plus ample connaissance avec le monde arabe.
Nous avons « visité » le Moyen Age et particulièrement la période des croisades, propice à la découverte du monde musulman. J’ai évoqué ce peuple qui maîtrisait tant de domaines et qui à bien des égards était alors en avance sur le monde occidental.
Grâce à ces pistes, les élèves ont entamé leurs propres recherches : CDI du collège, encyclopédies, internet...
Le travail d’écriture n’est arrivé qu’après cette longue phase de recherches... Voilà pourquoi il s’agit ici d’ateliers de recherche et d’écriture.

La redécouverte des richesses patrimoniales du monde musulman.

Un ouvrage collectif destiné à réconcilier l’Occident avec le monde arabe pour conduire à davantage de compréhension et d’échange.

Anne POUGET-TOLU :

Marie-Pierre OLIVIER :