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  Les3Orangers > {ADR} Vendredi 01 août 2003
Fermette à restaurer

Fermette à restaurer

(Alain ANCELET)


Cible :Pour tous les propriétaires ou futurs acheteurs de résidence secondaire.

Prix : 13,5 €

 
 
Résumé  

Après des années d’hésitation, un parisien achète une petite maison de campagne où il compte bien se ressourcer le plus souvent possible. Mais son rêve bucolique se heurte bientôt aux mille et une complications quotidiennes qui, des problèmes de travaux à l’entretien du jardin, en passant par l’invasion impromptue des amis et des taupes, vont singulièrement bousculer ses projets…

 
Argument(s)  

Placé sous le signe de l’humour, ce savoureux journal d’un citadin transmué en gentleman-farmer n’est pas sans rappeler l’univers de Pierre Daninos par l’acuité de ses observations, la vivacité de son style et la multiplicité de ses anecdotes.

 
Extrait(s)  

Quand on achète une maison, la première décision à prendre est celle du nom que l’on va lui donner. Baptiser une maison, c’est aussi compliqué, aussi téméraire, aussi risqué que de choisir un prénom pour son enfant. Et dans l’adoption d’une enseigne, tout propriétaire étale au grand jour les méandres les plus tortueux de sa personnalité, les replis les plus secrets de son moi, comme le dirait si bien ce bon Docteur Freud.
Les modestes, plutôt prolétaires que gentilshommes, se contentent d’un SAM’SUFFIT ou d’un DO MI SI LA DO RÉ, avouant ainsi l’humilité de leur extraction. Des nains de plâtre disposés sur les pelouses viennent renforcer l’aveu d’une fuite éperdue devant toute forme de grandeur. Mais saluons comme il se doit la constance de ces petites gens qui ont fait fructifier petit à petit leurs petites économies pour venir prendre un petit bol d’air avec leur petite auto dans leur petite maison pendant les petites vacances.
Les forcenés de l’évasion, fuyant la ville, optent résolument pour LA CLÉ DES CHAMPS, SANS-SOUCI ou toute appellation révélant qu’ils viennent chercher une forme de liberté au contact de la nature.
Les patoisants puisent leur inspiration dans quelque idiome local : LOU PESCADOU ou LOU CIGALOU en Provence, même s’ils n’ont jamais ouvert un livre de Frédéric Mistral. En Bretagne fleurissent les KERVEN BREZEC, BREIZ GWANN ou même TRAOU MAD (ce qui signifie : les bonnes choses, tout un programme), même si les résidents sont natifs de la Haute-Saône ou de la Meurthe-et-Moselle. Cela permet d’épater le touriste et de laisser croire que l’on descend en droite ligne d’un prestigieux corsaire de Saint-Malo.
Les bucoliques donnent à leur maison le nom de quelque arbre ou fleur du jardin : LES GLYCINES, LES RHODODENDRONS, LES TILLEULS ou LES CLÉMA-TITES, LES MYOSOTIS ou LES ASPHODÈLES, faisant ainsi l’économie d’un titre plus ostentatoire. Le génie du genre a été atteint par Colette avec LA TREILLE MUSCATE, son éphémère propriété du Midi.
Les prosaïques ou les éternels sevrés ne manquent pas d’immortaliser sur leur portail le prénom de leur mère, de leur femme ou de leur fille (je ne pousse pas plus loin mon énumération) : LA GERMAINE ou LA LUCETTE ou LA JEANNE, parfois MARIE-CLAUDE ou MARGUERITE, sans même préciser s’il s’agit simplement de l’hommage rendu à la “perle” des fleurs (margarita signifiant “perle” en latin) ou d’un culte immodéré pour l’héroïne de Faust.
Les initiés veulent affirmer les valeurs fondamentales de leur terroir : LES MARMOTTES ou LES CHAMOIS en Haute-Savoie, LES VIKINGS en Normandie, LE P’TIT QUINQUIN, dans le Nord, LE CLOS DES OLIVIERS ou LES RESTANQUES en Provence, LE VERT COTEAU en Champagne, etc.
Les épicuriens s’efforcent de laisser transparaître leur goût immodéré du farniente et du repos sous toutes ses formes : LE DOUX LOGIS, LA THÉBAIDE, LA LÉZARDIÈRE, L’OASIS, LA CHARTREUSE. Cela donne tout de suite envie de retrousser ses manches.
Les frileux vont opter pour un nom qui fleure bon la carapace sous laquelle on se recroqueville pour se protéger des griffures de la vie : LA RUCHE, LE NID, LE COCON.
Les amis des animaux disposent d’un vaste répertoire, maintes fois répété : LES BOUVREUILS, LES FAUVETTES, LES CASTORS, LES ÉCUREUILS, LES MOUETTES, LES GOËLANDS… J’ai même vu MON PERCHOIR au fronton d’une maisonnette sans doute habitée par des perruches et des mainates... Pour les autres bestioles, puiser à loisir dans n’importe quelle arche de Noé.
Je ne vous dirai pas comment j’ai baptisé la mienne.

 
Inspiration(s)  

Est-il besoin de dire que le point de départ de ce livre fut... l'achat d'une résidence secondaire à rénover ?!

 
Point(s) fort(s)  

Une radiographie tour à tour tendre et ironique des... amateurs e verdure.

 
Auteur(s)  

Alain ANCELET :

 
Illustrateur(s)  

Isabelle JARRIGE :

 
Fiche détaillée  

Auteur(s) Alain ANCELET
Format 13,5 * 20
Genre(s) ROMAN
Nb pages 144
ISBN 2-912883-12-1

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