PRÉFACE DE NICOLE COURCEL
Mon grand père paternel fut un “Papy Cadeau”. Humaniste, homme de culture, il n’exerçait plus son métier d’avocat lorsque je naquis. Je ne l’ai jamais connu qu’expert auprès des Tribunaux de Marseille. Cette charge devait lui laisser beaucoup de temps libre car il écrivait des romans, faisait des conférences au sein de la société Flammarion et voyageait beaucoup. Il avait, tout au moins à cette époque, les moyens d’assouvir son insatiable curiosité de la vie.
Petite, je courrais sans cesse vers lui, lui posant toutes sortes de questions désordonnées. Jamais au dépourvu, il répondait à tout, aussi bien sur l’astrologie, la science, la littérature, les voitures de course... Il avait ses hommes célèbres préférés : Clémenceau et Victor Hugo. Grâce à lui, ils me sont restés familiers. Pour moi, il était l’homme universel.
Les Contes de Noël furent écrits alors que j’entrai dans le monde du cinéma. Ce fut son dernier cadeau. Pour cette raison et aussi pour une autre, ils me sont très précieux. L’autre étant que mon grand père a certainement souffert de devoir publier ses œuvres littéraires à “compte d’auteur”. Enfant, je trouvais ce terme très mystérieux. Plus tard, je compris ce qu’il renfermait d’humiliation pour lui.
Ce sera donc la première fois que Fortuné Andrieu sera publié par un véritable éditeur. C’est le cadeau que j’ai pu lui faire et cela me remplit de joie et de fierté pour lui.
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