De la naissance du spiritisme aux « voyants » d'aujourd'hui, cet ouvrage - première étude dédiée à ce thème publiée en France depuis plus de quarante ans - évoque un siècle et demi d'histoire de la médiumnité à travers le parcours de ses acteurs les plus représentatifs et l'évocation détaillée des expériences les plus troublantes.

Une approche rationnelle d'un phénomène habituellement qualifié d'irrationnel qui dénonce également toutes les formes de charlatanisme et offre en sus une réflexion singulière sur les questions que la médiumnité ne cesse de poser à la science.

La date de l'irruption des phénomènes médiumniques dans un monde devenant industriel est bien connue : c'est, très exactement, le 31 mars 1848 aux États-Unis, à Hydesville, près de New-York, que tout a commencé...
Dans la maison de bois occupée par la famille Fox, on entendait depuis plusieurs jours des coups qui ébranlaient aussi bien les meubles que les cloisons. Jamais pourtant autant que ce soir-là. Au point que, par jeu sans doute, Kate, onze ans, la plus jeune des filles Fox, frappa brusquement dans ses mains en traitant de casse-pied le marteau invisible. La réplique immédiate de celui-ci donna à la soeur aînée Margaret, quatorze ans, l'idée de proposer une sorte de dialogue :
- À ton tour... une fois... deux fois...
Le fantôme (si c'en était un) continuant de réagir positivement, la mère des fillettes entra en lice à son tour et égrena les prénoms de ses six enfants en demandant un nombre de coups correspondant à l'âge de chacun. Satisfaction lui fut rigoureusement donnée.
Moins d'une semaine plus tard, la maison Fox était envahie en permanence par les voisins bavardant avec ce premier “Esprit frappeur” des temps modernes que l'un des visiteurs avait su convaincre de répondre par un coup pour oui et deux pour non, puis de construire des phrases lettre après lettre, mot après mot. Pour entretenir la conversation, il suffisait de réciter l'alphabet à autant de reprises que nécessaire (!) en notant chaque fois la lettre suivie d'un coup.
On peut supposer que les protagonistes firent preuve de la patience indispensable et renoncèrent à tous leurs autres loisirs puisque, cahin-caha, le quartier finit par apprendre que l'“Esprit frappeur” était celui d'un mort, vendeur au porte-à-porte assassiné là en 1843 et enterré dans la cave. Si quelques mois plus tard des fouilles permirent effectivement de retrouver des restes humains, il fallut attendre 1904 pour que, à la suite de l'effondrement d'un mur, on découvre les débris d'un squelette et l'une de ces grandes boîtes de fer blanc utilisées par les colporteurs pour transporter leurs pauvres marchandises. À cette date, la police savait depuis longtemps qu'un soir de 1843 un commerçant ambulant avait frappé à la porte des époux Bell, locataires de ce qui serait un peu plus tard l'habitation des Fox. Mais en cinquante-six ans, il s'était passé énormément de choses.

Une approche fort documentée et d'accès très aisé du péhnomène de médiumnité traitée dans un esprit scientifique.

Yves LIGNON Marie-Christine LIGNON

. .: Créatrice multiforme aussi à l'aise en peinture qu'en graphisme, Géraldine Pernin allie intelligence et sensibilité dans des oeuvres plastiques d'une grande puissance expressive.
Aux 3 Orangers, elle est l'auteur des visuels de couverture de "Quand la science rencontre l'étrange", "Parapsychologie, le dossier", "Médiums, le dossier", "L'Éclipse, un matin d'été", "Aftagolia" et "Ludivine et le Grand I". Elle a par ailleurs illustré le recueil "Nuits élastiques".